Stimulation nerf vague :
Technique opératoire

L’intervention

L’intervention a lieu sous anesthésie générale en service de neurochirurgie, et dure environ 1 heure.
Le neurochirurgien réalise une petite incision au niveau de votre cou afin de placer de petites électrodes de la forme d’un petit ressort du côté du nerf vague gauche (car celui de droite peut entrainer des troubles du rythme cardiaque).
Un neurostimulateur est implanté sous votre clavicule gauche.
Les électrodes sont reliées au neurostimulateur par de petits fils électriques, en percutané.

Structure majeure du système nerveux autonome (qui contrôle certaines fonctions physiologiques automatiques), le nerf vague est le nerf le plus long de l’organisme. Divisé en deux parties, droite et gauche, il prend ses racines au niveau du cerveau, passe dans le tronc cérébral pour descendre dans le cou, traverser le thorax et innerver de nombreux organes : le cœur, l’estomac, le système digestif, les poumons, les organes génitaux. Ce nerf joue un rôle crucial dans la transmission des informations du cerveau au corps, et ce dans les deux sens avec les fibres afférentes (qui vont de la périphérie vers le cerveau) et les fibres efférentes (qui vont du cerveau vers la périphérie). A travers le nerf vague, le cerveau contrôle donc le fonctionnement des organes, qui de leur côté peuvent envoyer des informations au cerveau sur leur état, leur fonctionnement.

La stimulation du nerf vague consiste à stimuler ce nerf grâce à une petite électrode implantée au niveau du cou et reliée à un petit boitier de neurostimulation (« pile »).

Indications

Epilepsie

La première et la plus importante indication de la stimulation du nerf vague est l’épilepsie non ou mal contrôlée par les traitements médicamenteux. Si, comme un patient épileptique sur trois, votre épilepsie est pharmacorésistante et que la chirurgie n’est pas possible (en cas de foyer épileptogène multiple ou étendu par exemple) ou fut un échec, une stimulation du nerf vague peut vous être proposée.

La sélection des patients est assurée par les neurologues.

La stimulation du nerf vague consiste à envoyer régulièrement (toutes les 5 minutes par exemple), via le nerf vague, de brèves et légères impulsions électriques vers les zones cérébrales associées aux crises épileptiques, afin d’aider à contrôler les perturbations électriques à l’origine des crises. La technique ne vise pas à guérir de l’épilepsie, mais à réduire la fréquence, l’intensité et la durée des crises. Des études montrent également une amélioration de l’humeur, de la mémoire et une vigilance accrue. La SNV permet, au fil du temps, de diminuer les traitements anti-épileptiques, et donc leurs effets secondaires.

La technique agit en amont des crises et au moment des crises, grâce à deux dispositifs supplémentaires :

  • L’aimant : vous (ou votre entourage) disposez d’un aimant remis par votre neurologue. Lorsqu’une crise se déclenche, vous pouvez passer cet aimant devant le stimulateur afin de déclencher une stimulation supplémentaire, généralement plus forte et plus longue, pour faire cesser la crise.
  • Un système de détection interne : lors d’une crise, la fréquence cardiaque s’accélère. Le générateur peut détecter cette accélération cardiaque et déclencher une stimulation supplémentaire. Dans ce cas, vous n’avez pas à intervenir.  

A noter que la SNV est une thérapie longue : son efficacité est plus marquée au fil du temps.

Dépression

La stimulation du nerf vague peut être proposée dans certaines dépressions chroniques sévères réfractaires aux traitements médicamenteux. 

Etudes cliniques

Le nerf vague a également des propriétés anti-inflammatoires, aussi des études pilotes sont en cours sur l’utilisation de sa stimulation dans certaines pathologies inflammatoires chroniques : maladie inflammatoire de l’intestin (MICI), maladie de CROHN, polyarthrite rhumatoïde, etc.