Stimulation cérébrale profonde :
Questions patients

Vos questions

L’utilisation d’appareils de physiothérapie entraînant un échauffement des tissus (appareils de diathermie) sont contre-indiqués au niveau du chef, de la région cervicale et du tronc, en raison du risque de survenue de lésions cérébrales irréversibles et fatales. La réalisation d’une IRM chez des sujets porteurs de matériel de neurostimulation est possible mais sous certaines conditions. Par ailleurs, des conseils concernant les risques liés à l’exposition à des ondes électromagnétiques vous seront prodigués.

La durée de vie moyenne d’un neurostimulateur dépend des paramètres électriques chroniques. Elle est de l’ordre de trois à cinq ans dans le cas d’une stimulation bilatérale du noyau sous-thalamique. Des pacemakers rechargeables sont maintenant disponibles.

Oui, la stimulation cérébrale profonde est totalement réversible : on peut l’arrêter à tout moment, soit de façon transitoire ou définitive, en stoppant le stimulateur et/ou en retirant les électrodes implantes dans le cerveau. Après la stimulation, en cas de récidive brutale ou rapide des symptômes, on évoquera un arrêt ou un dysfonctionnement du neurostimulateur nécessitant de vérifier son état de marche.

Maladie de Parkinson : les résultats et le choix de la cible

La stimulation cérébrale profonde est généralement réalisée au niveau du noyau subthalamique (NST), car c’est cette cible que le résultat moteur est optimal, avec plus de 60% de bénéfices chez certains patients. Les symptômes moteurs de la triade parkinsonienne (rigidité, akinésie et tremblements), les dystonies (contractions des muscles) en période off et les symptômes moteurs axiaux (troubles de la marche, de la posture, de la parole et de la déglutition) dopasensibles sont améliorés de façon significative. Cela permet de réduire les doses de traitement dopaminergique souvent de plus de moitié, et donc d’en limiter les effets secondaires.

La très bonne dopa sensibilité du syndrome parkinsonien reste un facteur essentiel de bonne réponse à la stimulation du NST. C’est pourquoi cette dopa sensibilité est l’un des critères de sélection pour une stimulation cérébrale profonde. À un stade avancé de la maladie, d’autres facteurs vont jouer sur l’efficacité de la technique. Un âge de début de maladie de Parkinson tardif, un sous-score de symptômes axiaux en condition off élevé, la présence d’un trouble comportemental du sommeil paradoxal font partie des facteurs prédictifs d’un moins bon pronostic fonctionnel de la stimulation du NST.

Au-delà de 5 ans, l’état moteur reste amélioré mais la survenue de symptômes axiaux dopa résistants dans le cadre d’une évolution classique de votre maladie limite le bénéfice fonctionnel de la stimulation.

La stimulation du NST n’altère pas les fonctions cognitives si celles-ci n’étaient pas altérées avant l’intervention. Cependant, chez certains patients, on peut observer un discret syndrome dysexécutif (incapacité partielle ou totale à développer et planifier un comportement dirigé vers un but), qui peut s’accentuer progressivement. Ces troubles sont probablement multi-factoriels : effet direct possible de la stimulation du NST, réduction du traitement dopaminergique, progression de la maladie. Des effets comportementaux sont possibles, notamment une apathie favorisée par la réduction du traitement antiparkinsonien. Des cas de manie ont été rapportés en période postopératoire immédiate. On les prévient en réduisant le traitement à visée dopaminergique quelques jours avant l’implantation des électrodes. Outre les changements de traitement, d’autres facteurs interviennent dans la survenue des troubles comportementaux : la personnalité du patient, le stress opératoire et les conséquences de la modification de l’état moteur sur la vie sociale.

La stimulation du noyau Vim du thalamus permet de contrôler le tremblement de repos controlatéral dans 80 % des cas et de réduire un peu le traitement. L’effet sur la rigidité est plus limité et les autres symptômes ne sont pas modifiés, sauf parfois les dyskinésies. Cette cible n’est donc retenue que dans quelques cas chez des patients très trembleurs.

La stimulation du pallidum interne permet de réduire les dyskinésies controlatérales (de 40 à 80 %). La stimulation est effectuée de façon bilatérale. La triade parkinsonienne peut être améliorée, mais de façon plus minime. Les traitements antiparkinsoniens doivent donc être maintenus, voire un peu augmentés. L’amélioration des dyskinésies liées à la lévodopa se maintient au long cours, alors que l’effet bénéfique initial sur les symptômes moteurs s’atténue après quelques années. Le choix de cette cible est donc privilégié chez les patients très dyskinétiques et plus âgés, avec éventuellement un discret déclin cognitif et des troubles de la marche modérés (contre-indications à une stimulation du NST).